Test du Nikon Z9 : une 8K sans surchauffe

Pendant un mois, nous avons eu le Nikon Z9 dans les mains et on a pu le tester sur ses caractéristiques vidéos, pour essayer de savoir à qui il convenait.

Avant de vous présenter ce Z9, on tenait à remercier Nikon France de nous avoir fait confiance en nous prêtant ce boîtier.

En 2022, Nikon sort un nouvel appareil dans sa gamme hybride (lancée en 2018 avec les Z6 et Z7). Ce boîtier vise un public plus professionnel et vise à concurrencer les Canon EOS R3 et Sony Alpha 1, notamment par rapport au format du boîtier et à ses caractéristiques techniques.

Pour ce test on va parler des points positifs et négatifs du Nikon Z9, spécifiquement pour de la production vidéo.

Points positifs

La qualité d’image

Ce Nikon Z9 est impressionnant par sa qualité d’image, notamment en 8K jusqu’à 60 images par secondes. La 8K permet aussi de n’utiliser qu’une seule caméra pour faire une interview double. Il suffit alors de cadrer le plan assez largement et on peut venir recadrer en 4K sur l’une des 2 personnes, sans perdre de qualité et sans mobiliser un second cadreur le temps de la prise de vue.

L’autre avantage de la 8K, c’est qu’on va pouvoir afficher toute l’image dans une timeline en 4K afin de doubler le nombre de pixels présents. Ça va augmenter la qualité d’image puisqu’on aura deux fois plus d’informations disponibles.

Au niveau des définitions, vous aurez le choix :

  • 8K DCI (8192 x 4320 px)
  • 8K UHD (7680 x 4320 px)
  • 4K DCI (4096 x 2160 px)
  • 4K UHD (3840 x 2160 px)
  • FHD (1920 x 1080 px)

Et pour les fréquences d’images, en 8K vous pourrez monter jusqu’a 60 i/s eten 4K c’est jusqu’à 120 i/s, ce qui vous donnera de très bons ralentis.

La 8K du Nikon Z9

Autres avantages de la 8K du Nikon Z9, c’est d’une part qu’on utilise bien tous les pixels du capteur pour filmer, donc on n’a pas de recadrage (mode ciné notamment). On exploite donc 100% du capteur.

Et surtout, grâce à la composition métallique du boîtier du Nikon Z9, la chaleur se dissipe très vite et on arrive à filmer en continu sans aucun problème de surchauffe. Comparé à un Sony A7S3 qui peut chauffer rapidement si on tourne en continu, le Z9 ne nous a jamais affiché le moindre avertissement de chauffe.

Ça vous permettra de filmer en continu, tant que vous avez de la place sur vos cartes mémoires ou de l’autonomie dans vos batteries.

L’avantage des formats RAW en vidéo

Pour filmer en RAW et avoir toutes les informations nécessaires en post-production, il faut souvent passer par un enregistreur externe (comme un Atomos Ninja V) et un SSD.

Avec le Z9, tout se fait en interne (moyennant une carte mémoire adaptée en taille et en vitesse d’écriture). Vous n’avez qu’a filmer en RAW et vous pourrez compenser des petites erreurs d’exposition ou de balance des blancs puisque vous aurez la main pour modifier ces paramètres, comme en photo.

Concernant les débits et le sous-échantillonnage de chrominance, vous irez jusqu’à 12 bits (en N-RAW, le format RAW de Nikon) et en 4:2:2.

Une très bonne ergonomie

L’avantage d’un boîtier plus conséquent, c’est qu’on peut y mettre plus de boutons et de connectiques.

On retrouve notamment de l’USB type C qui vous permettra de charger le Z9 dans le cas où vous n’auriez pas le chargeur secteur. Il vous faudra alors une batterie externe et un câble adapté, mais ça vous dépannera certainement 😉

Cela permet aussi à Nikon d’inclure pas mal de boutons différent, comme un raccourci “i” pour contrôler les paramètres vidéos sans entrer dans tous les menus, qui sont pour autant très bien conçus. Et les boutons “Fn” sont prévus pour être configurés selon vos besoins et vous feront gagner du temps en tournage par exemple.

Le Mode DX : un gros plus !

En tant que vidéaste, vous avez sûrement déjà dû filmer des sujets un tout petit peu trop loin pour avoir le cadrage parfait. Aucune possibilité d’avancer, il faudra au mieux zoomer dans votre image en post-production.

À l’aide du mode DX de Nikon, vous utilisez une surface plus petite du capteur, mais vous allez augmenter votre distance focale. Par exemple, en mode DX, un 200 mm sera équivalent à 300 mm. Pour nous, c’est un vrai point positif qui vous permet de créer les meilleures images !

Au niveau des points positifs, on aurait pu citer aussi l’autofocus qui est extrêmement rapide et avec le suivi des visages, ne décroche presque jamais. On aurait aussi pu parler de ses performances en photos (rafale à 120 i/s en continu) qui en font un excellent boîtier polyvalent.

Mais en l’utilisant, avec le prisme de la production vidéo en tête, quelques petits points négatifs sont apparus et on vous en parle tout de suite.

Points négatifs

L’encombrement

Le premier point négatif de notre liste, c’est l’encombrement du Z9 et des optiques.  Même si un plus gros format offre plus de possibilités de connectiques, de prise en main, cela se fait un peu au détriment du poids.Un Nikon Z9 équipé d’un 24-70 f2.8, stabilisé sur un DJI Ronin-S pèse proche des 4.5 kg.

Autant dire qu’en fin de journée de tournage type “Run & Gun”, vous devriez vite le sentir peser sur les bras.Par contre, l’avantage d’avoir un boîtier plus lourd, c’est que vos plans à main levée devraient être un peu plus stables !

Le stockage mémoire : attention à votre choix de cartes

Ce Nikon Z9 utilise des cartes XQD pour enregistrer en interne. Ce sont des cartes plus performantes que des cartes SD classique, elles peuvent encaisser des débits plus importants, mais elles coutent aussi bien plus cher (aux alentour des 400 euros pour une bonne carte de 512 Go). Surtout quand on sait qu’une carte de 64 Go, utilisée pour un tournage en 8K, N-RAW, 12 bits, sera remplie en environ 1 minute et 30 secondes.

On a trouvé dommage qu’il n’y ai pas un port pour une carte SD par exemple.

Pas d’écran retournable

Un autre point que nous avons relevé, c’est l’absence de rotule pour retourner l’écran à 180°.

D’un côté, chez Grain, on voyait mal ce Z9 pour une utilisation type VLOG, à bras tendue, mais pour des personnes qui ont des vidéos face caméra à faire, c’est un peu dommage de ne pas avoir cette possibilité.

Par contre, pour celles et ceux qui tournent des contenus verticaux pour TikTok ou Instagram Reels, l’écran peut s’incliner au format vertical justement.

Le prix du Z9

Dernier point qui nous semblait négatif, le prix, mais c’est à nuancer.

Si on prend le kit que Nikon nous a prêté, le Z9 (environ 6 000 €), le 24-70 mm f2.8 (env. 2 700 €) et le 70-200 mm f2.8 (env. 3 000 €), on arrive vite aux 10 000 € d’investissement.

Pour quelqu’un qui se lance dans la vidéo, qui veut faire des premières réalisations à montrer à des clients ensuite, ou qui veut faire des films de vacances, ce n’est peut-être pas le boîtier de chez Nikon que nous allons recommander. Il vaudrait mieux partir sur un Z6 ou un Z7 qui conviendrait plus.

Par contre, pour quelqu’un qui souhaite renouveler son matériel et investir dans une caméra durable (8K avec des gros débits), c’est un achat qui pourra être rentabilisé en quelques prestations (que le vidéaste pourrait même facturer un peu plus cher puisque son matériel sera plus performant). Même si ça peut sembler cher, il faut le voir comme un investissement pour augmenter la qualité de vos prestations vidéos.

Pour conclure, ce Z9 est une très bonne proposition de Nikon, sur le segment des hybrides pleins format, avec des très bons arguments pour rivaliser avec les Canon EOS R3 ou Sony Alpha 1. Des quelques points négatifs remontés dans cet article, il n’y a que le stockage qui nous semble vraiment contraignant.

On espère que ce test vous aura plus, vous pouvez retrouver la vidéo d’Ewen, sur la chaîne YouTube.

À très vite,

Louis et l’équipe Grain


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